LA CONQUETE FRANÇAISE
LA CONQUETE FRANÇAISE ABD EL KADER
LES DEBUTS DE LA CONQUETE FRANÇAISE
L’expédition d’Alger n’était, à l’origine, qu’une simple opération de prestige dirigée seulement contre le Dey turcs (juillet 1830). En tait, après la prise de la ville et départ du Dey, les opérations militaires se portèrent sur les villes de la côte puis sur l’intérieur du pays. Il apparut alors qu’il s’agissait d’une guerre e conquêt et d’une colonisation, c’est-à-dire de l’installation de colons (ou cultivateurs), Français et autres étrangers, sur les terres des tribus algériennes.
Cette politique souleva immédiatement la résistance armée des populations algériennes, Pendant près de vingt ans, cette résistance s’incarnera dans la haute figure de l’émir Abed el Kader.
ABD AL KADER CONTRE BUGEAUD

Son autorité, reconnue même par les chefs militaires Français, s’étendit d’abord sur l’Oranais, puis sur le centre de l’Algérie et se confirma par le désastre qu’il infligea aux troupes françaises à La Macta (entre Oran et Mostaganem) en 1835.
C’est alors qu’Abed el Kader se heurte pour la première fois au général français Bugeaud et répond, par des assauts meurtriers, à la guerre totale conduite par les envahisseurs. Finalement, Bugeaud est obligé à son tour, par le traité de la Tafna (1837), de reconnaître à l’émir l’autorité qu’il avait acquise sur l’Oranais, une partie de l’Algérois et la Titrai (région de Médéa).
L’émir Abed el Kader organise en véritable chef d’Etat tout ce territoire pour lever les impôts, rendre la justice, renforcer son armée. Il reprend la guerre sainte lorsque les Français veulent assurer une liaison militaire entre Alger et Constantine qu’ils viennent de conquérir.
Une nouvelle fois, Bugeaud qui a obtenu des troupes plus nombreuses entreprend une terrible campagne de dévastation pour enlever à l’émir sa capitale, Tagdempt, qu’il détruit comme il détruit Boghar et Taza. Les Français occupent les grandes villes de l’intérieur mais ne peuvent abattre complètement la résistance des soldats d’Abd el Kader qui reprennent sans cesse leurs attaques.
LA PRISE DE LA SMALA ET LES DERNIERES OFFENSIVES
D’ABD EL KADER
Après le départ de Bugeaud, la prise par les troupes françaises d’une partie de la <<smala>> (c’est-à-dire de la capitale mobile de l’émir qui groupait sous des tentes sa famille, ses soldats, son trésor et ses troupeaux) ne réduit pas la résistance du grand chef qui refuse la paix et une pension : << Ni la crainte, ni l’avarice, déclare-t-il, ne me détourneront de la voie du Seigneur dans laquelle je marche en combattant les oppresseurs de mon pays>>.Abed el Kader est soutenu un moment par le Sultan du Maroc qui doit finalement l’abandonner après les attaques par terre et par mer qu’il subit de la part des Français. L’émir retrouve des forces grâce au soulèvement de Bou Maza dans le Dahra et l’Ouarsenis et reprend lui-même les pays de la Tafna (victoire de Sidi Brahim 1845).
Une nouvelle fois, Ilse heurte à Bugeaud qui oppose à la résistance acharnée des tribus une terrible campagne de massacres, de destructions de récoltes et de confiscation de troupeaux. Mais Ab dei Kader ne cède pas devant son vieil ennemi. Il ne se rendra qu’après avoir été chassé au Maroc et à l’un des successeurs de Bugeaud en 1847.
Contrairement à ce qu’on lui avait promis il sera gardé prisonnier en France jusqu’à sa libération par le prince président (qui devait devenir l’empereur Napoléon III) en 1852. Dans sa retraite en Syrie, il trouvera l’occasion de montrer sa générosité et son courage en sauvant la vie à des chrétiens menacés par une émeute, avant de mourir à 75 ans.
LA POURSUITE DE LA RESISTANCE APRES ABD EL KADER
Après l’abandon de la lutte par l’émir Abed el Kader, de multiples révoltes manifestent la persistance de la résistance algérienne.Ainsi, les Ouled Sidi cheikh se soulevèrent à plusieurs reprises jusqu’à la fin du siècle. L’insurrection la plus célèbre, en dehors de celles des Ouled Sidi Cheikh, a été celle de Sidi El Mokrani qui mit en action plus de 100.000 Kabyles d’Alger à Philippeville en 1871. La répression qui suivit la mort au combat d’El Mokrani et la capture de son frère fut d’une extrême rigueur et laissa des traces durables en Kabylie : 450.000 hectares de leurs meilleures terres furent enlevées aux révoltés vaincus.
A partir de ce moment, la lutte anticoloniale allait devoir se paitre sur un autre terrain et nécessiter près d’un siècle pour aboutir à la libération de l’Algérie.