LES TURCS EN ALGERIE

Les Turcs, originaires de l’Asie Centrale, où ils vivaient en nomades, avaient conquis, au début du XVIème siècle, les anciens territoires des Califes (l’Arabie, la Syrie, l’Iran, l’Irak, l’Egypte) ; ils avaient détruit l’Empire Byzantin en s’emparant de Constantinople en 1453 ; leur domination s’étendait aussi sur une partie de l’Europe, jusqu’en Hongrie (voir la carte).
Ils s’étaient convertis à la religion musulmane et leurs souverains les Sultans, se donnèrent, à la place des Califes, le titre de << Commandeur des Croyants >>. Leur capitale était Constantinople.
Les corsaires turcs : Aroufet Kheireddin, dit les frères Barberousse, puis leurs successeurs, conquirent l’Algérie au profit du Sultan de Constantinople. Ils prirent successivement Alger (1516), Tlemcen (1551) et occupèrent la presque totalité du territoire algérien. Ils eurent à lutter contre les Espagnols : Charles Quint, empereur et roi d’Espagne dut battre en retraite en 1541 à l’embouchure de l’Harrach et une flotte espagnole alliée à Venise fut détruite à la bataille de Lépante en 1571.
Barbarous

En 1587, l’Algésie, la Tunisie, la Tripolitaine étaient des provinces administrées par les Turcs, les Régences. L’Algérie devait le rester jusqu’en 1830.
Les Espagnols n’occupaient plus que Mers-El-Kébir et Oran qu’ils rendirent aux Turcs en 1791.

Les janissaires étaient de rudes soldats recrutés en Turquie, qui assuraient l’ordre dans la Régence et dont la principale fonction était de faire payer les impôts par la population et de punir, par les razzias, les tribus qui s’y refusaient.

Le Conseil des capitaines de janissaires, le Divan, désignait le chef de la Régence : le DEY. Mais très souvent aussi, il le renversait et jusqu’en 1830 plus de la moitié des Deys d’Alger furent assassinés au cours de révoltes par les janissaires qui étaient les véritables maîtres du pays.
L’une des principales sources de revenus du Dey d’Alger était la piraisrie ; la <<Course>> (corsaires) consistait à s’emparer des bateaux marchands et à entreprendre de rapides expédition sur les côtes des pays riverains de la Méditerranée et des îles. La Marine turque comprenait des galères où raient les esclaves et des navires à voiles. Elle était commandée par des capitaines : les Raîs, dont la corporation : la Taîfa, était riche et puissante. Le butin, vendu aux enchères, enrichissait Dey, les Raîs et les équipages, les propriétaires des navires. Les captifs : marins étrangers, passagers, habitants enlevés sur les côtes, étaient vendus comme esclaves.