LA RESISTANCE DES BERBERES

LA RESISTANCE DES BERBERES A L’OCCUPATION ROMAINE

La prospérité dans les provinces romaines d’Afrique ne profita qu’a une partie de population urbaine. La paix, dans ce pays, pendant ces quatre siècles, ne fut jamais totale.

TOUT D’ABORD, LES BERBERES S’OPPOSERENT A LA CONQUETE ROMAINE

Au début du 1er siècle l’un de leurs chefs, TAKFARINAS, qui avait été soldat dans les légions romaines, constitua une véritable armée de fantassins et de cavaliers berbères. Il regroupa les tribus des Musulames qui vivaient au sud de la Medjerda (en Tunisie), les Gétules nomades des Hauts-plateaux et les Maures que commandait le roi Mazippa. Après 7 ans de guerre, les Romains réussirent à le vaincre et TAKFARNAS fut tué en 24 après J.-C. près d’Auzia(Aumale).
Tacfarinas (ou encore le Tacfarinois ; « Homme de Takfarin »; en berbère: Takfarin(le premier chrétien) est le nom d'un chef de guerre berbère numide de la première moitié du Ier siècleaprès J.-C.), révolté contre l'Empire romain sous le règne de l'empereur Tibère.

C'est Tacite (Annales, II, 52) qui nous le signale : « Cette même année (17) la guerre commença en Afrique. Les insurgés avaient comme chef un Numide nommé Tacfarinas ». Tacfarinas est issu du peuple des Gétules, qui habitaient un peu partout en Afrique.
Vers l'an 17, Tacfarinas soulève toutes les tribus Gétules. Tacfarinas avait servi dans les troupes romaines avant de déserter pour prendre la tête de tribus révoltées qu'il disciplina et organisa en armée régulière. Face au mécontentement des tribus indigènes seminomades administrées par les Romains, Tacfarinas fédéra les tribus Berbères et leurs voisins maures qui avaient pour chef Mazippa, ainsi que les Cinithiens, contre l'armée romaine. L'insurrection s'étendit de la petite Syrte à l'est jusqu'en Maurétanie à l'Ouest. Ces peuples voyaient d'un très mauvais œil la tentative de maîtrise des populations nomades par les Romains. Ces derniers essayaient d'une part de les contrôler et, d'autre part, d'implanter des sédentaires sur le parcours des nomades et semi-nomades, ce qui avait pour conséquence le refoulement de ces populations vers le Sahara.
La guerre, fondée sur la tactique du harcèlement (guérilla), dura sept ans et illustre les nombreuses révoltes berbères qui eurent lieu durant l'époque romaine. Impuissants à y mettre fin et à se saisir du général berbère, les Romains usèrent, comme de coutume, d'artifices afin de créer des dissensions parmi les tribus révoltées en promettant des concessions de terres. C'est finalement le proconsul Cornelius Dolabella qui terminera la guerre en assiégeant le fortin de Tacfarinas, situé à Auzia (à l'Est de Sour El-Ghozlane) vraisemblablement en l'an 24 après J.-C..
Tacfarinas meurt à Pomaria (région de Tlemcen).

Tacfarinas s'adressant à Juba II, Roi de la Maurétanie césarienne
Qu'as-tu à faire avec les Romains, dis-moi ?
Ton père a perdu son trône au cours de leurs disputes !Toi, ils t'ont enchainé pour te montrer, esclave, devant le char de César ! Et tu nommes Césarée, ta capitale ! Tu ne crois pas que ton sacrifice a assez duré ? Est libre celui qui veut l'être ! Es-tu de la race des pantins pour te montrer ainsi guidé par les Césars ? Trop de mollesse, Juba, trop de compromissions ! Relève la tête, retrouve le sang de tes ancêtres, celui de Jugurta.

Faraxen est un nom romanisé qui désigne le clan berbère des Fraoucen situé en grande Kabylie au IIIe siècle. Ce clan s'est révolté contre les Romains en l'an 253 ap. J.-C. Le chef de ce clan est connu sous le nom de Faraxen et il est qualifié de famosissimusdux dans les sources romaines Les Faraxen désignent une tribus comme les Quinquegentanei, ils habitent tous en Kabylie Faraxen fera une incursion à Lambèse dans les Aurès. L'inscription d'Aumale (Auzia) du 25 mars 260ap. J.-C indique sa capture.
La révolte contre l'Empire romain, alors dirigé par des berbères de Basse Kabylie (les Sévères), a été menée avec l'aide de certains clans Bavares (Basse kabylie) et les quinquégentiens (haute Kabylie). Ces révoltes furent contrecarrées à partir de la ville de Tubusuptu (Tiklat) dans la vallée de la Soummam. Les prisonniers furent déportés dans l'Empire.

VAINCUS, LES BERBERES RESISTERENT AU POUVOIR IMPERIAL

Au cours du IIème siècle, une nouvelle religion, le christianisme, se répandit en Afrique du Nord ; les chrétiens refusaient de pratiquer le culte de l’empereur et de nombreux Berbères adoptèrent cette religion. Mais ils subirent les persécutions dont la plus sanglante fut celle de l’empereur Dioclétien en 303.
La religion chrétienne finit par être tolérée, puis acceptée par les empereurs et l’Eglise, soutenue par l’Etat romain, devint, avec l’évêque saint Augustin, extrêmement puissant.
Alors, une partie des Berbères suivit la doctrine d’un autre évêque chrétien Donat, qui voulait que le christianisme restât la religion des pauvres. Les DONATISTES furent à leur tour persécutés par Rome et par l’Eglise.

A la même époque, les paysans, les ouvriers agricoles et les esclaves qui vivaient misérablement, se révoltèrent ; on les appelait << circoncellions >> et leurs bandes armées s’attaquaient aux propriétaires et aux publicains qui possédaient les domaines les plus riches.
Pauvres gens et chrétiens donatistes, tous les révoltés contre le pouvoir romain, trouvèrent leur chef en Firmus, un prince berbère qui l’empara de Caesaré (cherchell) et lcosium (Alger), mais le général Pamain Théodose réussit à le vaincre en 375.

Les persécutions continuèrent ; les Berbères n’étaient pas parvenus à recouvrer leur indépendance mais l’empire romain d’Afrique, affaibli par ces luttes intérieures et par les guerres civiles qui déchiraient Rome n’était pas capable de résister à l’invasion des Vandales, 50 ans plus tard.